HISTOIRE DU CLUB
Le fondateur
Marc Vianin commence le judo en octobre 1955 à Lucerne. En 58, il se retrouve bloqué dans un lit d'hôpital à Sierre, et l'idée de créer un institut de judo à Sierre lui trotte dans la tête. Il est alors ceinture verte (obtenue sous la responsabilité de Maître Kondo en 58 lors d'un stage d'hiver au Shung-Do-Kwan Genève), et en août 1958 il parle de son projet avec Teddy Misslin, 4ème Dan ; celui-ci l'encourage à réaliser son rêve. C'est avec son grade de ceinture bleue que notre conquérant regagne le pays du soleil et crée le 14 novembre 58 l'institut de judo à Sierre.
Marc contacte alors des amis et des personnes intéressées, achète 10 tatamis, que son frère Albert recouvre de toile de triège et encadre. Le premier dojo se trouve dans une salle louée chez Cilette Faust, avec 8 judokas dont Marc et son frère. Le premier entraînement à lieu le 14 novembre 1958.
En avril 59, la salle étant trop occupée, les judokas migrent à la salle récréative de Muraz, et grâce à un cours d'introduction 7 nouveaux judokas rejoignent le groupe et restent fidèles.
C'est pourquoi les judokas doivent encore se déplacer pour s'installer à la grande salle sous le café de la Terrasse, avec 10 nouveaux tatamis.
Les membres sont réguliers et l'esprit de camaraderie excellent.

Du 1er Gala au 1er Championnats Valaisans
Pour faire connaître ce sport de combat japonais au public valaisan, les judokas sierrois organisent un Gala en mars 1960 après avoir suivi un entraînement intensif durant tout le mois de février.
Pour l'occasion, quelques membres du SDK Genève répondent à l'appel afin d'assurer le spectacle.
Le second Gala (mai 64) est marqué par la présence de Mayuki Kurokawa, 5ème Dan, officiel du Kodokan en Suisse.
Pour son 30ème anniversaire, le judo club Zurich organise un Gala et une petite rencontre intervilles en octobre 1960, et invite pour l'occasion les équipes de Sierre et de Schaffouse. Ainsi Sierre participe à sa première compétition par équipe et hors canton, et remporte même ses 2 matchs ( 3-2 et 4-1).
En mai de l'année suivante, le club de Sierre est invité à une rencontre inter-club à Dübendorf, à laquelle participent une 50aine de judokas. Notre joyeuse équipe remporte le premier tour par forfait, mais au 2ème tour ils reçoivent une franche correction de la part de l'équipe de Delémont, ancienne championne suisse, et comptant dans ses rangs le célèbre Eric Hänni. Malgrè leur volonté de vaincre ils s'inclinent également lors de leur 3ème match.

Il y aura ensuite bien d'autres sorties, à Bâle, Lausanne, Fribourg,... N'ayant pas beaucoup d'argent, les pionniers du judo sierrois dorment maintes fois dans leurs voitures ou même sous des bancs publics. Il y aura aussi quelques déboires, des coudes déboités, une coupure assez profonde à la main lors d'une démonstration de kata de sabre, mais toujours un bon esprit de camaraderie, et le retour presque toujours fêté et arrosé.
Les premiers championnats valaisans ont lieu en mai 66 à Sierre, avec comme arbitre Joseph Vallélian, du SDK Genève. Plus de 60 judokas venant de Granges, Sion, Sierre, Martigny ou Monthey y participent. Il y a à l'époque 5 catégories: espoirs (- de 18 ans), séniors légers ( -68kg), séniors moyens (-75kg) et lourds (+75kg), ainsi que la catégorie open (sans distinction d'âge ni de poids).
Le deuxième championnat valaisan se déroule en avril 67, et dans la catégorie sénior moyen la finale oppose les 2 sierrois Albert Vianin et Daniel Martin. Ce combat de titans se finit sur la victoire de Daniel.

De l'institut au Club
Ayant goûté à la compétition et désireux de continuer à se battre à l'extérieur de leur canton, les judokas sierrois ont besoin d'une licence officielle. C'est pourquoi l'institut de judo, pour pouvoir faire partie de l'association suisse, doit se transformer en club de judo, chose faite en décembre 67. Le premier comité du judo club Sierre est composé d'Alain Bille (président), Alfredo Mollia (vice-président), Alvert Vianin (secrétaire), Pierre Imhof (caissier) et de Roger Theytaz (entraîneur).
La salle sous la Terrasse étant trop peu ventilée et les membres du club étant trop nombreux, le judo club Sierre entrevoit la nécessité de construire un dojo. En 1969, nos sierrois achetent un baraquement qu'ils installent sur un terrain prêté par la commune aux Condémines, à côté du terrain de football. C'est une équipe unie et soudée qui travaille dur les week-ends et les soirs de semaine au pic, à la pioche, avec des brouettes, des clous et des marteaux, afin de creuser les fondations, construire des égouts, et peu à peu créer leur propre dojo. Au printemps 1970 les judokas peuvent prendre possession du dojo. En 1976-79, le judo club Sierre comptant 110 membres, il faut agrandir le dojo, ajouter un deuxième étage, et avoir ainsi un tatami de 12x12m.


Un Club actif
Le judo féminin
Le judo est introduit, à Sierre, dans les programmes para-scolaires. Le club accepte les élèves féminines, et a même beaucoup de succès, avec 47 inscriptions!! Certaines vont ensuite continuer et s'incrire au club. Ainsi est né le judo féminin à Sierre. En 1970, les filles présentent une démonstration au 5ème championnat valaisan.

La coupe ville de Sierre
En 1978 se déroule la première coupe ville de Sierre, grâce aux talents organisateurs de Claudio Cerigioni, qui s'occupera également d'organiser en 1988 la coupe suisse par équipes, et en 91,92 et 95 les championnats suisses individuels. La coupe ville de Sierre fêtera l'année prochaine, en 2018, sa 40ème édition.

Un esprit de Club à l'image de celle du Judo
Le judo club Sierre a toujours progressé selon les idées et l'esprit de Marc Vianin, pour qui la camaraderie, la sagesse et la discipline étaient les critères de prospérité. Marc Vianin, un homme dur, exigeant, crocheur, perfectionniste, qui aime transmettre son savoir, n'a jamais voulu s'enrichir, et l'argent récolté a toujours servi à agrandir, acheter des tapis, amener des maîtres en Valais pour donner des cours et ainsi améliorer la formation de nos judokas, ou encore pour la sortie annuelle du club. Si le judo club Sierre en est là aujourd'hui c'est grâce aux organisateurs, entraîneurs, parents, judokas, de leurs sacrifices, de leur bénévolat, de leur temps donné pour leur passion, le judo.
